Trouver sa communauté grâce à l’arbitrage — Le parcours de Julie Thibault en aviron

Trouver sa communauté grâce à l’arbitrage — Le parcours de Julie Thibault en aviron


Pour Julie Thibault, l’aviron n’était pas l’ambition d’une vie, ce fut une découverte. Alors qu’elle était dans la mi-vingtaine et cherchait un nouveau passe-temps, elle est tombée sur ce sport presque par hasard. « Je voulais quelque chose qui me ferait sortir de la maison plus souvent. Je me suis informée sur différents sports, puis je suis tombée sur l’aviron. C’est un sport que j’avais toujours trouvé intéressant aux Jeux olympiques. Je ne savais même pas si nous avions des clubs d’aviron ou non au Québec », raconte-t-elle. Une recherche rapide lui a permis de découvrir le Club d’aviron de Montréal, où elle s’est inscrite à un cours Apprendre à ramer. Cet été-là, elle s’est retrouvée sur l’eau trois à cinq fois par semaine et elle n’a jamais regretté sa décision.

Bien qu’elle n’ait jamais eu le goût de la compétition, elle aimait le rythme du mouvement de la rame et l’esprit de camaraderie qu’il y avait au sein de la communauté de l’aviron. Elle a pris part aux Outgames à Montréal et elle a continué de s’impliquer activement au sein du club jusqu’à ce que les aléas de la vie (la maternité, surtout) l’amène à se centrer sur autre chose. Toutefois, l’aviron a continué de faire partie de sa vie puisqu’elle a trouvé une nouvelle manière d’œuvrer dans ce sport, cette fois à titre de juge-arbitre.

La transition s’est faite de façon graduelle. D’autres rameuses l’ayant encouragée à le faire, elle s’est inscrite à un atelier d’initiation (c’était avant qu’il y ait des cours en ligne) et elle a passé plusieurs années à agir comme juge-arbitre adjointe avant d’obtenir officiellement sa licence de juge-arbitre en 2010. « Je voulais faire quelque chose en dehors du travail, quelque chose de stimulant et je suis restée à cause des gens », affirme-t-elle.

Maintenant affiliée au Club d’aviron de Boucherville, elle a trouvé le moyen de bien concilier son travail dejuge-arbitre et sa vie de famille, alors qu’elle emmène même ses jeunes enfants aux régates. « J’ai déménagé à Boucherville dans le but précis d’être tout près d’un club d’aviron », dit-elle en riant. Bien que faire de l’aviron comme tel est devenu un plus grand défi en raison de la présence d’enfants, elle a pu demeurer juge-arbitre sans problème, ce qui fait qu’elle a pu continuer de s’impliquer dans ce sport qu’elle adore.

Les journées où il y a une régate commencent tôt et, pour Julie, ces moments calmes du matin avant que tout se mette en marche sur le site de compétition représentent quelque chose de précieux. « Tu arrives quand c’est encore tranquille et ensuite, graduellement, les athlètes, les entraîneurs et les spectateurs commencent à arriver. Il y a une énergie particulière qui prend forme tout au long de la journée. » Chaque juge-arbitre se voit affecté à un rôle, que ce soit au départ, à l’arrivée, au sein de la commission de contrôle, à la pesée ou sur l’eau. Bien que chacun des postes comporte des responsabilités particulières, elle aime surtout se retrouver sur l’eau. « Tu peux suivre les athlètes, les voir tout donner pour franchir la ligne d’arrivée. C’est inspirant ».

Les longues journées aux régates passent vite grâce à l’esprit de collaboration qu’il y a entre les juges-arbitres. « Ça peut avoir l’air intimidant de devoir prendre des décisions en une fraction de seconde, mais on n’est jamais seul. Il y a une communication constante et beaucoup de soutien. C’est un travail d’équipe ».

Participer à ses premiers Championnats nationaux d’aviron en Colombie-Britannique a représenté une expérience remarquable pour elle. « Je ne suis pas une athlète, alors c’était la première fois que je vivais une régate de cette importance de l’intérieur. L’esprit de camaraderie était extraordinaire. C’est comme si tu connaissais tout le monde depuis toujours ». Elle se souvient aussi avec affection de sa première présence à la régate du Royal Canadian Henley. « C’est spécial de voir toutes ces embarcations et tous ces athlètes se rassembler pour un événement d’une telle envergure. Ce sont ces moments-là qui m’incitent à y retourner ».

Elle a un message tout simple à l’intention de ceux et celles qui envisagent de devenir juges-arbitres : faites-en l’essai. « Suivez le premier module de formation en ligne et ensuite, allez voir une régate. C’est une ambiance tout à fait particulière. Peut-être que vous allez adorer ou pas. Toutefois, si vous aimez ça, vous allez vous retrouver au sein d’une communauté formidable ».

Bien qu’elle ait adopté l’aviron plus tard dans la vie, elle a tissé des liens étroits avec ce sport et elle espère que ses enfants feront de même un jour. « Ils n’ont pas beaucoup d’intérêt pour l’aviron pour l’instant, mais ils sont toujours dans les parages quand j’officie », souligne-t-elle. Pour le moment, Julie Thibault est heureuse d’avoir une place bien à elle dans ce sport, que ce soit sur l’eau ou dans la chaise de juge-arbitre.

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