Dans le monde de l’aviron, les équipages des bateaux ne sont pas les seuls à jouer un rôle essentiel dans le succès du sport. Dans les coulisses, il y a des équipes d’arbitres dévoués, des arbitres comme Richard Koo, qui veillent à ce que chaque course soit équitable, sûre et inoubliable. Le parcours de Richard, qui est passé d’un rameur novice à un arbitre d’aviron chevronné, est une histoire de passion, de persévérance et d’engagement indéfectible envers le sport.
Arbitre de niveau 2, Richard a pour objectif d’obtenir la licence d’arbitre en chef tant convoitée, ce qui témoigne de son dévouement à son métier. Ayant arbitré à la régate du Royal Canadian Henley et à celle du Head of the Charles, Richard a même été invité à participer au programme de certification des arbitres de World Rowing, un honneur qui en dit long sur ses compétences dans ce rôle. Comme il le dit modestement : « je pense que ça représente bien le genre d’arbitre que je suis. »
Cependant, l’aventure de Richard dans l’aviron n’a pas commencé sur le siège de l’arbitre. En fait, tout a commencé dans le monde des courses de bateaux-dragons. Bien qu’il ne s’agisse pas exactement d’aviron au sens traditionnel de l’eau calme, c’était son point d’entrée dans le monde des sports nautiques. De retour au Canada après un séjour à l’étranger, il est revenu avec le désir d’explorer l’aviron de manière plus approfondie.
« Je suis revenu et j’ai décidé de commencer à ramer, car c’était quelque chose qui m’avait toujours intéressé, raconte Richard. Au départ, je ne savais pas comment m’impliquer dans ce sport. J’étais à Toronto à l’époque, et le club d’aviron Argonaut organisait une série de programmes d’initiation à l’aviron pour les adultes, et c’est ainsi que j’ai commencé à pratiquer ce sport. »
La première année de Richard l’a vu plonger tête première dans le programme de développement compétitif des Argos, qui l’a vu participer à des courses difficiles de tête de rivières à l’automne. Cependant, les sorties sur l’eau tôt le matin n’étaient pas au goût de Richard : « Je ne suis pas matinal, » plaisante-t-il, alors il a fait la transition vers l’aviron récréatif, pratiqué en soirée, et a trouvé sa place au sein d’un équipage.
La vie a le don de réorienter nos chemins, et le parcours de Richard en aviron a pris un tournant inattendu quand son équipe s’est dissoute en raison de circonstances de la vie. Ce fut un moment décisif qui l’a conduit au monde de l’arbitrage, un changement qui lui a permis de rester impliqué et de suivre l’évolution du sport.
« J’ai pratiqué l’aviron comme loisir pendant un certain nombre d’années avant que mon équipe ne se désagrège, parce que c’est ce qui arrive dans la vie, n’est-ce pas ? Nous avons tous des responsabilités différentes, déclare Richard. C’est un peu comme ça que je me suis retrouvé à faire de l’arbitrage, parce que quelqu’un m’a suggéré que si je voulais rester sur l’eau ou dans le sport, pourquoi ne pas faire de l’arbitrage, alors je me suis présenté, un peu sur un coup de tête, au premier cours de formation d’arbitre. C’est ainsi que tout a commencé. »
Une fois qu’il s’est embarqué dans cette aventure, il n’a pas pu faire marche arrière. Sa détermination est apparue au grand jour quand il s’est attaqué aux examens nécessaires, même si son mentor, Judy Sutcliffe, l’a un peu motivé. Richard se souvient : « Je suis un peu têtu. Une fois que j’ai commencé quelque chose, je vais aller jusqu’au bout de ce que je peux faire. Je dois dire que Judy a dû beaucoup m’encourager pour que je passe mon examen, car je n’avais pas encore confiance en mes capacités. »
Richard Koo with fellow umpires at the 2022 Canada Games
at the famed St. Catharines Canadian Henley course. (Supplied)
Richard a réussi son examen en restant fidèle à sa philosophie d’arbitrage, qui est claire comme de l’eau de roche : la sécurité d’abord, l’équité ensuite. Nombreux sont ceux qui pensent que les arbitres sont là uniquement pour faire respecter les règles, mais pour Richard, c’est la sécurité des rameurs qui prime.
« La première chose à faire est de s’assurer que tout le monde est en sécurité, souligne-t-il. Ensuite, vous voulez vous assurer que tout le monde a une course équitable et que tout le monde profite d’une bonne expérience de course. »
Pour maintenir la sécurité sur l’eau, les arbitres doivent anticiper les incidents potentiels et agir rapidement pour éviter tout problème pendant les courses. Richard souligne que l’empathie joue un rôle crucial dans la gestion des litiges. Dans le feu de l’action, les rameurs peuvent avoir des perceptions différentes des événements, mais les arbitres doivent communiquer leurs décisions calmement et rationnellement, en favorisant des lignes de communication ouvertes.
Le passage de Richard de rameur à arbitre l’a confronté au défi de prendre des décisions en une fraction de seconde. En tant que personne profondément analytique par nature, c’est un changement qu’il a dû accepter. Dans son travail quotidien, Richard travaille beaucoup avec des données et des analyses, mais dans l’arbitrage, les décisions doivent être prises rapidement. Ce passage de l’analytique à l’instinctif a été un défi passionnant qui a finalement enrichi sa vie dans les deux domaines.
Tout au long de sa carrière d’arbitre, Richard a eu le privilège de travailler avec des collègues comme Judy et Frank Tomasic, qui, selon lui, ont eu une incidence profonde sur son approche du métier d’arbitre.
« Je me souviens d’un incident survenu avec Frank sur l’eau, où des bateaux ont chaviré. Nous nous sommes immédiatement rendus aux bateaux, nous nous sommes assurés que tout le monde était en sécurité et nous avons sorti les gens de l’eau, mais il y a aussi eu des protestations qui ont suivi la course, se souvient Richard. Frank était très, très clair dans ses communications, et il le faisait de manière si calme, dans un espace qui était frénétique pour moi à l’époque, et c’était une véritable source d’admiration de voir comment il était capable de garder les discussions calmes et de ne pas paniquer dans une situation. Cette expérience m’a vraiment été bénéfique et j’ai pu apprendre de lui. »
C’est grâce à ses mentors que Richard a appris l’importance de garder la tête froide dans des situations frénétiques, une compétence qui lui sert bien en tant qu’arbitre quand il doit rendre un jugement en restant calme et clair dans ses communications, tout en s’en tenant à ses principes de sécurité et d’équité dans sa prise de décision, même en cas de désaccord.
Le parcours de Richard Koo en tant qu’arbitre ne se limite pas à l’eau. Il trouve une immense joie dans la camaraderie entre collègues arbitres, décrivant les régates comme un « camp pour adultes ». Rencontrer des visages familiers saison après saison, travailler avec des collègues du monde entier et tisser des liens solides ajoutent un élément de plaisir à ses aventures d’arbitre.
Son rôle d’arbitre a non seulement enrichi sa vie, mais il lui a aussi donné une perspective unique sur l’aviron. Cela lui permet d’être le témoin direct de la passion et du dévouement des athlètes. Richard est convaincu que les arbitres jouent un rôle essentiel en veillant à ce que les athlètes vivent une expérience positive, même en cas de conflit. Il sait qu’une expérience négative peut dissuader les athlètes de reprendre le sport, ce qui rend son rôle de juge-arbitre d’autant plus important.
Le parcours de Richard Koo en tant que juge-arbitre d’aviron témoigne de la diversité et de l’interconnexion du monde du sport. Sa carrière professionnelle dans le domaine de l’analyse des médias et de la télévision a, de manière surprenante, ajouté une touche supplémentaire à son rôle de juge-arbitre. C’est un exercice d’équilibre qui lui tient à cœur et qui souligne comment différents aspects de la vie peuvent se croiser et s’enrichir mutuellement.
En regardant vers l’avenir, Richard est enthousiasmé par la croissance de l’aviron, y compris les disciplines émergentes comme l’aviron côtier et l’aviron en salle. Sa passion pour le sport et son engagement à garantir le franc-jeu et la sécurité laisseront certainement une incidence durable sur l’aviron, tant au niveau local qu’international.
Dans un monde où les athlètes courent après la gloire sur l’eau, Richard Koo veille à ce que leur parcours soit marqué par l’équité, la sécurité et un amour inébranlable pour l’aviron. Son dévouement en tant qu’arbitre maintient l’esprit du sport en vie, favorisant un environnement où les rameurs peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes et repartir avec une expérience positive, quels que soient les défis auxquels ils sont confrontés.
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