À l’extérieur, c’était calme, sombre et froid, un mercredi soir de décembre bien ordinaire dans la banlieue-dortoir de LaSalle, près de Windsor, en Ontario. Cependant, dans l’enceinte du hangar à bateaux du Club d’aviron de LaSalle, il y avait un sentiment d’excitation palpable alors qu’un groupe de personnes donnaient leurs premiers coups de rames sur des ergomètres dans le cadre du nouveau programme de para-aviron du club.
« C’est l’atmosphère qui règne quand vous franchissez les portes de ce club. C’est ce qui m’a instantanément accroché », affirme Danielle Campo, sept fois médaillée paralympique en natation, au sujet de ce qui l’a attirée vers le programme de LaSalle.
En début d’année 2021, Campo, ainsi que l’athlète des Jeux Invictus, Stacey Trottier-Mosseau, et le quadruple Paralympien de rugby en fauteuil roulant, Mike Whitehead, ont été invités par le président du Club d’aviron de LaSalle, Doug Diet, à se joindre à un comité de développement pour aider à mettre sur pied un programme paralympique au club.
Depuis, ils ont organisé une série de séances d’essais en salle, qui ont attiré 27 nouveaux athlètes, dont plusieurs se sont inscrits pour rejoindre le club comme membres.
« La présence de [Campo, Trottier-Mosseau et Whitehead] au sein du comité et leur participation pour échanger avec les gens et de leur ouvrir la porte pour nous rejoindre ont été de puissants incitatifs. Ils sont un élément fort et essentiel pour nous », souligne Diet, qui s’était d’abord assuré d’avoir des ressources pour le para-aviron tout en rédigeant des propositions de subventions pour acquérir du nouvel équipement. À l’époque, le club n’avait pas d’équipement paraspécifique ni de programme approprié.
« Qu’est-ce qui vient en premier, la poule ou l’œuf? Vous n’avez pas de programme de para-aviron parce que vous n’avez pas l’équipement, ou vous n’avez pas d’équipement en raison de l’absence d’un programme de para-aviron, » s’est interrogé Diet en présentant la question à sa communauté d’aviron.
Alors que Campo et Whitehead en sont à leurs débuts en aviron, Trottier-Mosseau figure au sein de l’équipe d’aviron du programme des maîtres de LaSalle depuis que son entraîneur à Sans limites, un programme qui travaille avec d’anciens combattants blessés ou malades et des membres actifs des Forces afin d’utiliser le sport comme méthode de guérison, l’a encouragé à trouver un club local après sa participation aux Jeux Invictus de 2018.
« Puisque nous comptons sur une personne qui était déjà passée par les mêmes épreuves, une personne handicapée comme moi a pu rapidement observer les choses pour lesquelles je devais me battre, estime Trottier-Mosseau. Je pense qu’avec mon implication, celle de Danielle et Mike et des conseillers pour athlètes, nous avons pu donner une perspective qu’un rameur sans handicap n’aurait peut-être pas pu offrir. »
Diet, Trottier-Mosseau et Campo notent deux autres éléments qui ont aussi été cruciaux dans l’implantation d’un programme de para-aviron dans un petit club, sans cadre préexistant. Le premier est le développement de la capacité d’évolution du programme au fur et à mesure.
« Je pense que c’est ce qui est le plus important ici, dit Trottier-Mosseau. Commencez avec ce que vous avez et rendez-vous accessible, invitez les gens et assurez-vous que les gens vous connaissent. Assurez-vous d’accueillir n’importe qui, quel que soit son handicap.»
« Comme je l’ai déjà dit, qu’est-ce qui est arrivé en premier, la poule ou l’œuf ? Commencez sur de petites bases solides avec un programme en salle, puis dirigez-vous ensuite sur l’eau », indique Diet, qui a expliqué comment ils ont utilisé les séances d’essais pour travailler avec les athlètes afin d’évaluer l’équipement et les adaptations dont le club a besoin.
L’autre clé de leur succès? Posez des questions.
« Dès le départ, ils n’ont pas eu peur de poser des questions, rappelle Campo. S’il s’agissait d’un domaine où ils n’étaient pas à l’aise, ils n’avaient pas peur de demander, et je pense qu’il s’agit d’un énorme avantage pour leur programme.»
Diet et le club ont réussi à obtenir des subventions qui seront utilisées pour acquérir de l’équipement alors que le programme se tourne vers l’aviron sur l’eau. Ils travaillent aussi à améliorer l’accessibilité du hangar à bateaux, en collaboration avec la municipalité propriétaire de l’installation.
« C’est incroyable de voir un groupe de personnes s’unir afin de bâtir cette communauté et ensuite pouvoir travailler ensemble, que vous arriviez avec comme objectif de possiblement devenir un athlète d’élite, ou que vous souhaitiez simplement rejoindre cette communauté. C’était incroyable d’observer que tout le monde est le bienvenu », a déclaré Campo.
« Pour moi, dès que j’ai été sur l’ergomètre pour la première fois, j’ai réalisé que c’était l’adrénaline que je recherchais depuis que j’ai arrêté la natation. Maintenant, je suis impliquée dans un nouveau sport et je me fixe des objectifs personnels, mes propres défis, et c’est emballant. »
Si vous avez une histoire inspirante ou une personne formidable de votre communauté que vous aimeriez soumettre au RCA, veuillez nous écrire.
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Photos gracieusetés du Club d’aviron de LaSalle